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Voyage en Algérie (4) - Rencontre à l’Institut Français d’Oran - 6/12/2022

Après notre passage à Alger, nous sommes allés à Oran pour deux jours. Dès notre arrivée, nous avons senti que le contexte était différent. Notre guide nous indique que la ville ne porte pas les mêmes marques de la colonisation française du fait de la conquête espagnole qui a précédée mais aussi qu’elle n’a pas vécu avec autant de violence la décennie noire. On la surnomme “Oran la joyeuse”.


Il nous semblait important de ne pas concentrer uniquement nos actions et rencontres à Alger. Nous avons donc également invité plusieurs acteurs associatifs et personnes de la société civile à l’Institut Français d’Oran pour une rencontre autour des possibles échanges et ponts entre jeunesses française et algérienne. Le format est plus intimiste car nous sommes moins nombreux qu’à Alger mais les profils des participants sont tout aussi divers : artistes, ingénieur, expert en sécurité alimentaire, guide du patrimoine, éducateur, chargés d’événementiel.


La richesse de cette diversité de points de vue transparaît dans les discussions avec toujours en filigrane cette question si cruciale de créer des espaces de dialogue pour libérer la parole sur les relations franco-algériennes et construire un futur partagé.


« Notre génération a des blessures par rapport à cette guerre. »

Même constat qu’à l’Institut Français d’Alger, nous, jeunes de la 3e génération, portons un héritage mémoriel marqué par un traumatisme profond.


« Il y a toujours l’idée que la France est supérieure à l’Algérie. »

Nous abordons aussi notre volonté de créer une nouvelle relation postcoloniale qui ne soit pas basée sur un système de domination et de renverser les discours discriminants en créant une nouvelle vision, de nouveaux imaginaires.


Nous expliquons à ce moment notre objectif de porter une vision autre du projet de musée des relations franco-algériennes qui doit voir le jour à Montpellier en 2028 comme annoncé par le Président en août dernier. Notre souhait est de faire de cet institut un lieu ouvert qui soit construit pour mais surtout par la société civile.


Les personnes présentes nous ont alors partagé leur vision et propositions sur ce que pourrait être ce lieu. Ils ont ainsi suggéré de faire le lien entre histoires familiales et l’histoire écrite par les historiens, raconter les récits heureux, dépasser une vision des dates historiques empreinte du politique (le 5 juillet, le 1er novembre), œuvrer à la diffusion de ces histoires.


Au-delà du musée, le rôle des arts, de la culture mais aussi de l’humour sont abordés comme des outils qui nous permettent de faire un pas de côté pour appréhender une pluralité de récits. Il s’agit aujourd’hui de valoriser ce double héritage culturel et de poursuivre le dialogue initié à l’Institut Français pour travailler à un renforcement des liens entre jeunesses algérienne et française.



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