Nous avions invité plusieurs acteurs associatifs et personnes de la société civile pour une rencontre autour des possibles échanges et ponts entre jeunesses françaises et algériennes.
Nous avons commencé par une présentation de l’association JMFA et un tour de table des personnes présentes. Une trentaine de personnes venant d’horizons très divers ont répondu à notre invitation grâce à l’aide de l’Institut Français. Association de lutte pour le droit des femmes, protection des droits des personnes en situation de handicap, collectif de lutte contre les violences patriarcales, accompagnement de la jeunesse, psychologue clinicienne, artistes, tout autant d’acteurs impliqués sur la scène Algéroise qui nous ont partagé leur point de vue sur leur relation à la France.
« Nous sommes dans un contexte post-colonial, avec une puissance coloniale et un peuple colonisé qui en subit encore les conséquences aujourd’hui. »
Dès le début et tout au long de la discussion, la question coloniale est posée comme point de départ et enjeu central de nos échanges. Les différents participants nous ont tout de suite questionnés sur notre positionnement et ont appuyé sur le nombre d’initiatives similaires à notre démarche qu’il y avait pu avoir par le passé et qui sont restées sans lendemain. Du fait de ces nombreuses désillusions, ils ont été très exigeants et nous ont poussés à réfléchir en dehors de notre zone de confort. Ces remarques et questionnements sans filtre nous ont permis de prendre du recul et d’avancer de façon très concrète.
Nous avons beaucoup écouté les intérêts des uns et des autres dans la perspective de construire des projets communs et des liens entre les jeunesses françaises et algériennes.
Plusieurs pistes et thématiques de travail ont été évoquées, parmi lesquelles : approche alternative par l’expression artistique, travail sur les milieux ruraux en Algérie et en France, les mémoires traumatiques et la transmission du trauma transgénérationnel, approches inter-méditerranéennes, historiographie, migration/immigration, un positionnement politique et social, et bien d’autres encore.. !
Toutes ces discussions nous ont mené à porter une réflexion plus large sur la question de l’identité.
Quelle identité partageons-nous ? Qu’est-ce qui nous rassemble ?
Cette question émerge au bout de deux heures de discussion dont nous disposions pour la rencontre. Un temps beaucoup trop court pour répondre à toutes nos interrogations mais qui nous a permis de tisser des liens, constituer un micro-réseau pour poser modestement les premières pierres d’un processus de co-construction à venir.
